La corruption n’est pas une nouvelle caractéristique de la scène politique Thaïlandaise. Elle s’inscrit dans un contexte historique et culturel qui remonte à de nombreux siècles, depuis notamment le régime Sakdina. Depuis la fin des années 80, elle est devenue plus particulièrement une « affaire politique problématique».
Ce qui est nouveau, c’est une prise de conscience généralisée de la corruption et un réel désir de vaincre ce fléau. « Des militants du parti démocrate thaïlandais brandissent une main propre pour protester contre la corruption. La société civile proteste contre la corruption. Chaque jour la presse publie de nouvelles révélations sur la corruption en Thaïlande. Un dispositif institutionnel se met en place, notamment depuis l’adoption de la nouvelle constitution en 1997. Pourquoi cette prise de conscience de la corruption est-elle si aiguë ces dernières années ? D’où vient cette extraordinaire soif de changement ? Elle est le fruit d’une longue évolution, dont le point de départ se situe à la fin des années 80 lorsque l’armée a accepté de partager le pouvoir. Dès lors on a assisté à l’apparition d’une société civile qui s’est imposée peu à peu sur la scène politique thaïlandaise en s’opposant pour la première fois, en mai 1992 à une tentative de coup d’état militaire. Ce qui était encore acceptable il y a 30 ans, ne l’est plus aujourd’hui ».
En 2000, la crise économique est en train d’être surmontée et les élections sénatoriales laissent entre voir la possibilité d’un renouvellement en profondeur du personnel politique connu jusqu’ici pour sa corruption4. Elles ont d’ailleurs donné lieu à un feuilleton en plusieurs épisodes à cause de problèmes d’achats de votes.
Juliette CHOVE

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