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Récitation de poèmes siamois
(27/05/2005 - Lu 175 fois)

Les poèmes présentés ont été récités à l’occasion du spectacle de la journée culturelle de l’année 2005, événement original organisé chaque année au sein de l’INALCO.



Les poèmes présentés ci-dessous ont été récités à l’occasion du spectacle de la journée culturelle de l’année 2005, événement original organisé chaque année au sein de l’INALCO par l’Association des Etudiants de Thaï en France (AET France) et l’Association Planète Langues O’ (PLO) avec la collaboration des sections des langues enseignées dans cet établissement, ainsi que des autres associations étudiantes. Ce sont quatre extraits d’œuvres littéraires appartenant au patrimoine d’une langue écrite depuis le 13ème siècle.   

L’œuvre la plus ancienne que nous avons sélectionnée est le Lilit Phra Lo, que l’on a longtemps daté de la deuxième moitié du 17ème siècle mais dont on pense aujourd’hui qu’il a été composé au début du 16ème. Le Lilit Phra Lo est un poème lyrique anonyme racontant une histoire d’amour qui s’achève tragiquement par la mort de ses héros. Cet amour passionné est celui de Phra Lo, roi d’un petit royaume avec deux jeunes et belles princesses, Phra Pheun et Phra Pheng, filles du roi d’un royaume ennemi.

Le deuxième texte est dû à un poète de la première moitié du 19ème siècle, Sunthorn Phu, dont on pense à juste titre qu’il est sans doute le plus grand auteur siamois. Il est extrait d’un Nirat – poème de séparation – composé à l’occasion d’un pèlerinage fait au Temple de la Montagne d’Or qui se situe près de l’ancienne capitale, Ayutthaya, détruite en 1767 à la suite d’une invasion birmane. Le poète y exprime sa tristesse à la suite de la mort du roi Rama II qui fut son protecteur.

Les deux strophes que nous donnons ensuite sont de la première moitié du 18ème siècle ; elles ont été composées par le prince Thammathibet qui fut mis à mort sur l’ordre du roi, son père, dont il avait séduit une des concubines. Quoi que d’une très grande esthétique, elles sont aussi utilitaires puisque leur rythme est destiné à scander la nage des rames des barques royales lors des processions officielles. Elles servaient aussi, autrefois, à accompagner les convois de barques de guerre se rendant au combat.

Le dernier texte est le début d’une pièce de théâtre de la deuxième moitié du 19ème siècle dont l’auteur, il convient de le noter car le fait est rare dans la littérature classique siamoise, est une femme, Khun Suwan. Longtemps considérée comme folle par de nombreux critiques, elle est aujourd’hui reconnue à la fois pour la richesse foisonnante de son inventivité verbale et pour sa vertigineuse maîtrise des formes poétiques qu’elle utilise. La lecture de ce texte permet en effet de se rendre compte du jeu des rimes vocaliques et consonantiques aussi bien dans chaque vers que de vers à vers et de strophe à strophe.

Gilles DELOUCHE et Theeraphong INTHANO


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