Dans le courant du premier semestre 1999, un étudiant en maîtrise d’études franco-siamoises de la Faculté des Lettres de l’Université Silpakorn (Thaïlande), monsieur Preedee Phisphumvidhi, accueilli à l’Institut National des langues et Civilisations Orientales, fut amené à effectuer des recherches à la section des manuscrits orientaux de la Bibliothèque Nationale de France. C’est alors qu’il travaillait à collationner des documents concernant son mémoire de maîtrise que son intérêt fut attiré par le manuscrit 317 du fonds indochinois, intitulé « ต้นทางฝรงงเสษ », ce que le catalogue traduit par « Le chemin français ». Il lui sembla très vite que cette découverte pouvait revêtir un grand intérêt puisqu’on pouvait croire, à juste titre comme la suite l’a prouvé, qu’il s’agissait d’un texte totalement inconnu en Thaïlande.
Cette découverte allait faire un grand bruit puisqu’elle faisait apparaître aux regards des spécialistes un texte oublié jusqu’à nos jours et, qui plus est, semble-t-il, dans une version manuscrite de l’époque, chose rarissime pour ne pas dire impossible dans toute l’histoire littéraire du Siam. On comprend donc que, l’enthousiasme aidant, le manuscrit ait été publié très rapidement (dès 2001) et qu’il ait fait l’objet d’une présentation par son inventeur le décrivant ni plus ni moins comme « le premier Nirat – poème de séparation – siamois à l’étranger », ajoutant même que ce texte apporte un éclairage nouveau sur la littérature et l’Histoire du Siam au XVIIème siècle. Sans vouloir nous inscrire en faux contre ces affirmations – il conviendra d’en donner une analyse critique qui est en cours d’élaboration – il nous semble qu’il est souhaitable de livrer une traduction de ce texte.
Gilles DELOUCHE

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